mardi 7 février 2023

Philosophes

Science et perception
dans Descartes
(1929-1930)

Introduction

L'humanité a commencé, comme chaque homme commence, par ne posséder aucune connaissance, hors la conscience de soi et la perception du monde. Cela lui suffisait, comme cela suffit encore aux peuples sauvages, ou, parmi nous, aux travailleurs ignorants, pour savoir se diriger dans la nature et parmi les hommes autant qu'il était nécessaire pour vivre. Pourquoi désirer plus ? Il semble que l'humanité n'aurait jamais dû sortir de cette heureuse ignorance, ni, pour citer Jean-Jacques, se dépraver au point de se mettre à méditer. Mais cette ignorance, c'est un fait qu'autant : que nous pouvons savoir jamais l'humanité n'a eu proprement à en sortir, car jamais elle ne s'y est renfermée. Ce qui explique que la recherche de la vérité ait pu et puisse présenter quelque intérêt, c'est que l'homme commence, non pas par l'ignorance, mais par l'erreur. C'est ainsi que les hommes, bornés à l'interprétation immédiate des sensations, ne s'en sont jamais contentés ; toujours ils ont pressenti une connaissance plus haute, plus sûre, privilège de quelques initiés. Ils ont cru que la pensée errante, livrée aux impressions des sens et des passions, n'était pas la pensée véritable ; ils ont cru trouver la pensée supérieure en quelques hommes qui leur semblèrent divins, et dont ils firent leurs prêtres et leurs rois. Mais n'ayant aucune idée de ce que pouvait être cette manière de penser supérieure à la leur, comme en effet ils n'auraient pu la concevoir que s'ils l'avaient possédée, ils divinisèrent en leurs prêtres, sous le nom de religion, les plus fantastiques croyances. Ainsi ce juste pressentiment d'une connaissance plus sûre et plus élevée que celle qui dépend des sens fit qu'ils renoncèrent chacun à soi, se soumirent à une autorité, et reconnurent pour supérieurs ceux qui n'avaient d'autre avantage sur eux que de remplacer une pensée incertaine par une pensée folle.

 Simone Weil. 

 Simone Weil la scientiste, bel exemple, qui ni la réalité de l'expérience de Gautama Bouddha comme de la mienne. Pour elle ce ne sont que des pensées folles. Ce n'est qu'une sotte, une crétine.

 «  Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont. En quoi il n'est pas vraisemblable que tous se trompent ; mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger, et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes ; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses. Car ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien. Les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices, aussi bien que des plus grandes vertus ; et ceux qui ne marchent que fort lentement peuvent avancer beaucoup d'avantage, s'ils suivent toujours le droit chemin, que ne font ceux qui courent, et qui s'en éloignent »

Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée, quel mensonge, certains seront capables de discerner le message de Gautama Bouddha et d'autres ne seront jamais capables de réaliser l'éveil.

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